S'aimer, c'est se dire à soi-même : « Écoute bibi, on va passer la vie ensemble, on n'a pas ben ben le choix, alors on va tout faire pour profiter de chaque instant. Parce que ça ne dure pas longtemps. »
S'aimer, c'est épouser sa réalité. Et ne jamais se laisser tomber. Une fois qu'on s'aime, on fait quoi ? On va vers les autres, pour que cet amour-là fasse des petits. Dans tous les sens du mot.
Admettons qu'on y arrive, qu'on réussit à s'aimer soi-même. Que tout s'éclaircit dans notre tête et dans notre coeur. Comment fait-on pour que les autres s'aiment eux-mêmes, aussi ? Parce que tant qu'ils en seront incapables, on risque d'en payer le prix.
On fait quoi ? On les aime. On les aide. Et surtout, on leur sacre patience. Arrêtons de juger tout le temps ce dont l'autre a l'air, ce que l'autre fait ou ne fait pas. C'est le jugement qui ferme les gens. Qui les fait pourrir par en dedans. Et quand ça sort, ça fait mal. À tout le monde.
Faut arrêter de mettre des gens dans des cases. Personne n'est bien dans une case. C'est trop étroit. C'est peut-être rassurant. Ça fait ordonné. Mais ça fausse toutes les données. Quand on joue au hockey, on a besoin de savoir qui fait partie de quelle équipe. Pas dans la vie. Dans la vie, on est tous dans la même équipe. Pas besoin de se catégoriser. De s'ajouter des préfixes. On est tous sexuels. C'est clair. Surtout l'été. Après ça, soyons-le avec qui on veut, on ne s'en portera que mieux.
Bien sûr, il faut créer des organisations pour défendre les groupes opprimés. Mais il faut viser le jour où l'orientation sexuelle ne sera pas plus provocante que l'orientation musicale. Je vais savoir si tu aimes Brahms ou Bieber si je prends le temps de te connaître. Si je ne le prends pas, écoute qui tu veux. Ça ne change rien à ma musique à moi. Je vais savoir si tu aimes embrasser les gars ou les filles si je prends le temps de te connaître. Si je ne le prends pas, embrasse qui tu veux. Ça ne change rien à ma sexualité à moi.
Pour dominer les peuples, rien de mieux que de leur faire croire que leur malheur est dû aux autres. À une race. À un sexe. À une classe. Ça rassemble. Et ça fait oublier que leur malheur est dû à ceux qui les dominent.
On n'en sort pas. Des gens qui s'aiment s'unissent avec des gens qui les aiment. Des gens qui ne s'aiment pas s'unissent avec des gens qui ne les aiment pas.
Faut s'aimer. S'aimer à 1, à 2, à 100, à 1000, à 8 millions, à 8 milliards."
Source : Chronique de Stéphane Laporte publiée le 21/06/16 sur La Presse.ca
Bonjour et merci pur ce super blog je suis une lectrice régulière il y a quelque semaine et j’apprécie la qualité de l’article pour moi cette méthode fonctionne: http://bit.ly/ApprendreAsaimer je me permet de la poster ici car elle aide Merci et à bientôt dans d’autres articles Michelle
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