Ils nous montraient ainsi le chemin vers la cessation de l’illusion et la libération de l’Être qui nécessite de s’affranchir de l’attachement à l’ego. Car aux yeux de l’ego, l’instant présent n’existe pas. Pour confirmer son existence, il entretient sa souffrance en ruminant sur les blessures du passé et se projette dans un avenir salvateur afin d’assurer sa survie et y trouver une forme de satisfaction.
Plus récemment (1997), Eckhart Tolle consacre tout un ouvrage pour nous initier au Pouvoir du moment présent, et nous rappeler que « Le secret de la libération réside dans l’instant présent ».
 

Où que nous soyons, soyons-y totalement. Lorsque l’ego commence à faire du bruit dans la tête, l’attention part vers ce qu’elle perçoit (objets, pensées, émotions, etc..), mais nous ne sommes pas forcés de partir avec. Nous pouvons juste en prendre conscience et ramener notre attention vers le corps, là où nous sommes, pour constater sans juger ; accueillir sans chercher à empêcher ou à retenir ce qui se passe en nous et autour de nous, là maintenant.  Nous retrouvons ainsi notre aptitude à la pleine présence, à la vigilance bienveillante qui nous permet d’accepter cette part de nous qui demande à être reconnue, et de ne pas se laisser submerger par des émotions discordantes et des schémas de pensée. « Dès l’instant ou vous devenez conscient de l’ego en vous, il n’est plus à proprement parlé l’ego, mais juste un vieux schème mental conditionné. Comme ego veut dire inconscience, conscience et ego ne peuvent coexister ! » Au cœur de l’ego par Eckhart Tolle.
 

Dans La guérison des 5 blessures, Lise Bourbeau propose de donner un surnom à l’ego, pour avoir un support à imaginer et entrer plus facilement en communication avec lui, dès qu’il cherche à prendre le dessus. Lui parler, le rassurer, le calmer, lorsqu’il cherche à tout prix à nous surprotéger. Le sien s’appelle Mouchette. Quant au Dr Serge Marquis, il nous invite à nous amuser aimablement des pitreries de cet ego qu’il a surnommé Pensouillard le hamster. Le comparant à un petit rongeur qui court dans une roulette à l’intérieur de notre tête, et nous rend la vie impossible.
 

L’ego cherche à convaincre, il veut avoir raison et cherche sans cesse à prendre le dessus, les commandes de notre vie. A chaque fois qu’il veut prendre le contrôle, observer la situation avec humour peut nous aider à le remettre gentiment à sa place, et à éviter une prise de pouvoir égoïque. L’ego rend tout trop « serre-yeux » et se prend au sérieux, il a tendance à dramatiser. Rire de cette attitude permet d’élargir son point de vue, d’éviter de se sentir attaqué par la moindre remarque, et surtout de réaliser qu’une critique ou une divergence d’opinion ne sont pas des menaces à notre survie.